jeudi 21 septembre 2023

    Le Bluff éthique dans La Philosophie de l’absurde (résumé trop succinct).
    Selon Giuseppe Rensi, chacun d’entre nous - ayant sa propre « raison » - considère les autres comme « déraisonnables », et désire donc leur imposer sa « raison ». Rejoignant Giacomo Leopardi, il est persuadé que tout accroissement de raisonnement ne fait qu’aggraver les choses et augmenter le chaos - au-dedans et autour de nous.
    « Nous sommes stupides, écrit-il, la stupidité loge naturellement en nous comme l’absurde à l’extérieur (…) »
    Il ajoute que la parole et le mot sont révélateurs de la déraison et de la folie, et que vivre est passer d’un état à un autre, sans que l’on puisse constater un quelconque progrès.
    Il aurait très certainement apprécié ce mot de Bertrand Russell :
    « Le problème en ce bas monde est que les imbéciles sont sûrs d’eux et fiers comme des coqs de basse-cour, alors que les gens intelligents sont emplis de doute. »
    Quant à Frédéric Schiffter, il pose Julian Freund et Albert Camus en vis-à-vis :
    « Le premier [Albert], révolté à l’idée que l’Histoire soit absurde, s’engage à lui donner un sens, le second [Freund] vaincu par le tragique de l’existence, s’abstient d’une telle absurdité. »
    « Originelle, l’explosion n’a jamais cessé » écrit-il avec malice.
    On se rappellera cette admirable maxime de Jean Rostand :
    « Ne pas ajouter à la démence du réel la niaiserie d’une explication. »
    Le va-t-en-guerre n’améliore pas davantage le monde que le pacifiste confronté à la brute. Au sein du chaos, le hasard s’occupe de tout. Qui réfléchit profondément est aussitôt projeté hors du monde, autant qu’il est rejeté par le monde.

(2557)

 
La Grande Explication 
 
 





6 commentaires:

  1. Je n'ai rien compris :)

    Mais je dois être sacrément intelligent car pour le doute, j'ai mon doctorat. Si je bois de plus en plus c'est pour oublier toutes les conneries que je sors quand je suis saoul.

    Hips.

    Max.

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    1. On dit autant de conneries à jeun ou complétement saoul, cher Maxou, n'ayez crainte.

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  2. Je pense que c'est de Julian FReund dont vous voulez parler ici. Patauger dans la mare brune du GRECE apparaissant alors tout de même comme une faute de goût élémentaire m'en faisant tout sauf un ami.

    Du reste, les vieux Chinois, qui ont vu le Ciel leur engendrer un certain nombre de très grands tarés, avaient me semble-t-il réglé la question avec élégance: dans la succession des formes l'Être retourne à sa perfection première, illimitée, donc infinie, donc indéfinie. Aussi, ne peut-on rien pour le monde qui s'occupe parfaitement de lui-même.

    Pour ce qui est de ne perdre ni patience ni compassion, lire Albert [Cossery], un chat sur les genoux.

    https://blogs.mediapart.fr/jean-claude-leroy/blog/190611/albert-cossery-ou-lefficacite-revolutionnaire-itineraire-dun-ecrivain-egyptien-de-langue-fran

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    1. Merci d'avoir rectifié mon tir, cher Hop.

      En effet, c'est aussi le cas de Leopardi, avec son nationalisme, et même de Giuseppe Rensi pour son amour de la Loi, seule capable selon lui de "modérer" les comportements.

      Or, il n'y a rigoureusement aucune solution pour modérer quoi que ce soit chez l'être humain.

      (Le vieux chinois lui-même pensait que l'accumulation des lois ne faisait qu'augmenter le nombre de "délinquants", et il avait bien raison.)

      Bonne soirée à vous dans les limbes.

      Hajime !

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    2. Probablement n'y a-t-il non plus aucune raison de modérer quoi que ce soit chez l'humain. Le désir de paix ne naît que sur un monceau de cadavres, puis les deux se décomposent et repousse l'envie d'en découdre. Le faucon couve la colombe, la colombe couve le faucon.

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    3. En effet, votre commentaire est imparable - et implacable...

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