Ne dites pas « surdoué », mais « sur-déterminé », « sur-persévérant », obsessionnel, etc. Et surtout, rappelez-vous qu’il ne pourrait en être autrement, car tout est accompli sous la contrainte intérieure.
S’il vous arrive d’être fier de ce que vous avez réalisé, riez immédiatement. Pire encore, s’il vous arrive d’être fier de ce que vous êtes, honte à vous, car vous êtes alors loin d’être un homme.
(2786)
Woody A. dans Ombres et Brouillard : « Vous savez, je sais exactement ce que je pense de tout ça, mais je ne trouve jamais les mots pour le dire. Peut-être que je devrais me saouler un peu, je pourrais alors vous le danser. »
RépondreSupprimer(Toujours un plaisir de passer par ici.)
Merci, cher Stéphane, ... Un passant qui danse Woody Allen sera toujours le bienvenu par ici, surtout si Dieu est plombier durant le week-end.
SupprimerMeilleures oreilles à vous.
« Il est noble d'arriver trop tard à tout et sans se presser. »
RépondreSupprimerJ'ai enfin lu « Rétrécissement », en quelques heures, une après-midi.
Frédéric Schiffter a cette politesse de ne pas trop s'attarder : son roman est assez long pour suffisamment dire, et assez mince pour ne pas lasser.
Ce n'est pas un livre que l'on quitte en baillant pour le reprendre le lendemain, ou dont on s'absente pour lire ses mails. C'est un livre que l'on pose quelquefois pour faire trois pas songeurs dans le jardin, pour fumer une cigarette, et pour y revenir.
J'avais lu quelques critiques qui en parlaient. Certains confiaient avoir rit, un autre disait ce roman « frais comme une coupe de champagne »...
Ils n'avaient lu que le début, non ? Car c'est vrai que le début de ce roman est amusant. On rentre tranquillement dans l'intrigue. On en sort par contre, du moins j'en suis sorti, de ce livre, un peu hébété, gagné par une sorte de chagrin. Il ne m'a pas « réconforté » comme on dit parfois d'oeuvres dites « pessimistes », ni consolé. Je n'avais pas non plus envie de « reprendre une activité normale », d'allumer la radio, de « passer à autre chose »....
J'étais là, calme et silencieux dans le jour déclinant.
Et vaguement triste.
Je n'ai pas bu ce jour-là. Et je me suis couché tôt. Bien sûr, je n'ai pas trouvé le sommeil, tournant et retournant dans mon lit, écrivant cette lettre, dans ma tête, que je vous envoie aujourd'hui.
(To be continued)
Maxime.
(suite)
RépondreSupprimerPeut-être suis-je trop « premier degrés » ou ne sais-je pas bien lire, sans doute y a t-il certaines nuances d'ironie que je ne sais pas entendre ou détecter, mais les malheurs de Baudoin ne m'ont pas fait sourire, à moi. Et je ne leur ai rien trouvé de particulièrement « rafraichissant ».
Sans doute parce que sa détresse m'était familière et que sa vie ressemblait un peu à la mienne – Jusqu'à l'humiliation de son prénom, que je n'ai pas connue mais qui me le rendait proche.
La « maladie » attrapée par Baudoin c'était, avant tout, je crois, un irrémédiable et incurable désespoir. Induit par une trop grande sensibilité et une lucidité extrême.
Ce qui l'a tué c'est l'implacable indifférence et cruauté du réel et son impossibilité à lui, son incapacité absolue, d'y faire face plus longtemps.
Dans le salon littéraire ou il persiste et signe son échec, un infatué philosophe à succès confie à ses lectrices qu'il faut « être soi, désèsperement ».
Mais c'est justement ce qui tue Baudoin.
Car le désespoir montré ici n'a rien de « gai », de « salubre » ou de « salutaire ». Il est une irrémédiable impasse, une maladie, un échec total face à l'existence et à la vie, qui demandent un peu de passion, de rage, d'illusion et de désir pour s'accomplir.
Son « rétrécissement » c'est ça : la perte de toute les forces vitales nécessaires, induite par un insondable et abyssal désespoir.
Baudoin n'est pas taillé pour cette bataille-là. Sans être un « faible » ou un homme sans caractère - il a quelques colères saines et sensibles - c'est au contraire un homme d'une trop grande délicatesse pour s'intégrer durablement dans un monde grossier et indifférent qui maltraite, malmène et vous broie.
Ce qui nous interdit de dire du mal de Fédérica, qui est un personnage détestable, c'est l'admiration de Baudoin pour sa beauté cruelle :
« Fédérica n'était pas belle parce que je l'aimais, je l'aimais parce qu'elle était belle »
Ce qui m'a le plus touché, et charmé, dans sa narration c'est la grande douceur de son ton. Baudoin n'est pas un gesticulateur. Il ne se plaint jamais, n'accuse personne. Il subit, passivement, avec mélancolie, recul et résignation, ce qui ne pourra jamais être changé, être autrement.
Frédéric Schiffter n'utilise aucun procédé mélodramatique, ne racle aucun violoncelle. Le propos est désespérant mais reste sobre, lucide et élégant. Ce qui n'en est que plus émouvant.
Je n'aime pas ces sots qui se trouvent des « frères » à tout les coins de rues. Mais Baudoin m'a touché. On se ressemble beaucoup lui et moi.
Non, ce n'est pas un livre qui « aide à vivre ». Vivre, d'ailleurs, je n'ai jamais su faire. Mais en le refermant, je savais que je n'étais pas tout à fait seul à souffrir de cette infirmité-là, de cet exil-là.
Car je connais bien ce mal particulier, cette douleur, ce chagrin, cette détresse, ce rétrécissement de la vie, de l'envie et du désir qui amenuise l'existence jusqu'au « rien » - dernier mot de Baudoin.
Non, ce livre n'est pas une « fraiche coupe de champagne ». Mais un livre profond, d'une grande gravité (qui ne se prend pas pour autant au sérieux ou au dramatique. A aucun moment Baudoin n'est solennel ou sentencieux - et c'est là sa puissance), d'une inconsolable tristesse, d'un irrémédiable désespoir. C'est le livre de la solitude et de l'échec. L'inévitable échec de l'homme sans qualité face à la fureur du monde.
La fin est déchirante. Et la lettre de Samira aussi bouleversante que désespérante.
Je ne sais pas si ces cons de la culture pensent de même mais je crois que Frédéric Schiffter est un grand auteur.
Maxime
https://youtu.be/lN5QS-yJtXk?si=DfIZQVmnBxWLq-gL
En vous lisant je me disais que, décidément, c'est le lecteur qui fait le roman. Pour ma part, j'ai beaucoup souri en le lisant, et je l'ai terminé en imaginant que l'auteur - bien que d'une sincérité épatante - écrivait à la fois le contraire de ce qu'il écrivait.
SupprimerBref, l'extrême sympathie que j'ai pour mon cousin a été renforcée suite à cette lecture.
Ensuite, j'ai pris mon calmant et j'ai sombré dans l'extase de la non-existence... Un peu moins seul.
Merci pour vos commentaires, cher Maxami, et à bientôt...
Et oui : Frédéric Schiffter est un grand auteur.
SupprimerJe me suis toujours senti "visé" par la catégorie philosophique du "Riquiqui" inventée par Frédéric Schiffter. Sans éprouver ni ressentiment, ni hargne à son égard d'ailleurs, sans honte superflue non plus - Les choses étant ce qu'elles sont sans trop me demander mon avis - mais avec une sorte de résignation souriante. J'ai, d'autre part, beaucoup d'indulgence pour les "riquiquistes" sympathiques et désarmés qu'il m'est arrivé de croiser. La vie pour certains êtres, pourtant non dénués de charme, semble parfois un peu trop difficile.
Supprimerhttps://youtu.be/6oVLek6v4Ko?si=KLPZvnpj11gF0ZiV
Max.
Petite suite, vite fait.
SupprimerD'ailleurs, je crois pouvoir dire que le « riquiqui » est une composante essentielle de ma personnalité.
Je crois n'avoir toujours vécu que « du bout de la vie », préférant toujours « l'ébauche à la débauche ».
Pour ne parler que de mes amours, il m'est souvent arrivé de n'en rester qu'à la caresse d'un désir. Pensant, j'imagine, et avec naïveté, avoir « toute la vie » pour décliner à l'infini les thèmes et variations que m'inspirait ce joli corps offert. Hors, on ne m'a pas souvent accordé une deuxième chance, ou du moins, le temps de « développer »...
Mon coté « j'effeuille la marguerite du désir » en totale impro et « free style » faisait de moi une sorte d'ovni pour toutes ces belles âmes habituées à la performance.
Je crois pouvoir affirmer que j'ai tout raté dans ma vie.
Oui. Absolument tout.
Max.
Georges Moustaki, qu'aimait beaucoup Georges Brassens, qui était l'amant d'oreilles de ma mère et qui a fait mon éducation mélodique était un homme qui aimait beaucoup les femmes.
SupprimerIl a immortalisé sa tendresse pour Barbara avec le titre "La dame brune" , que chacun connait, mais peu connaissent sa nuit d'amour avec son amie Catherine Lara, immortalisée dans un titre, injustement oublié et jamais remasterisé : "Au bout du bout du banc".
Ce titre est d'une douceur et d'une tendresse folle. La voix de Catherine n'aurait jamais été captée d'une manière aussi belle si elle n'avait pas eu un ami, un amant, un amoureux comme lui.
https://youtu.be/lu4EGOXccks?si=X8RQUcNZix9dwrnl
Je voulais parler d'amour tendre :) Il y en a marre à force de la violence et de la pornographie ultra trash du monde !
Max.
Qu'est-ce qu'une vie "réussie" ? Personne ne le sait - ou plutôt, chacun aura un avis différent et péremptoire sur cette question.
SupprimerSelon moi, par exemple, une vie réussie est une vie qui réussit à s'évaporer : pfuit !
Pfuit, comme un pet merdeux !
SupprimerAh ben ça alors !
;-)
Max.
Comme disait un certain «un échec exemplaire est souvent bien plus difficile qu'une réussite exemplaire.»
Supprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=Ek40mfDu0Nk
https://www.youtube.com/watch?v=XhMD4U1vgcI
Réussite, échec... Je vois bien ce dont on parle, mais j'ai cette impression que les mots sont en train de perdre toute signification - excepté oreille bien entendu... Pour l'instant.
SupprimerLes mots, les mots... à force d'être employés, ils ne veulent plus rien dire. Ils se figent et cessent de signifier.
SupprimerLes beaux parleurs alors s'arrêtent.
Et le silence s'installe. De préférence sur les genoux de son maître, près d'un feu de cheminée. Et l'on n'entends plus que le doux crépitement... Dehors, c'est la nuit.
Et il pleut...
https://youtu.be/ZRm4HOueCKQ?si=Y7Qtd7ycl3b5svLZ
Maxou, in the night with Toto aux doux poils d'hiver...
Quand l’ermite légendaire Hsu Yu entendit dire que l’empereur sage Yao voulait lui laisser le trône, il alla rincer ses oreilles, salies par une telle proposition, dans la rivière Yin. Par la même occasion, il rinça aussi celles de son âne.
Supprimer(in Li Po, l'Immortel banni sur Terre buvant seul sous la Lune)
Songez également à la tradition, n'a-t-elle pas toujours clamé avec enthousiasme: «Échec et mat, vive l'Échec!» ?
Pour relever un peu mon précédent commentaire, m'est revenu en mémoire, au sujet du « pfiut » réussi, ce qu'écrivait Jean Baudrillard. J'ai cherché la phrase et je vous l'offre :
Supprimer« Mourir n’est rien, il faut savoir disparaître. Mourir relève du hasard biologique, et ce n’est pas une affaire. Disparaître relève d’une plus haute nécessité. Il ne faut pas laisser à la biologie la maîtrise de sa disparition. Disparaître, c’est passer dans un état énigmatique qui n’est ni la vie ni la mort. »
Le « Pfiut » réussi en somme.
Plus loin :
« Le monde nous est donné comme énigmatique. Notre tache est de le rendre plus énigmatique encore. »
Voilà bien je genre de phrases incompréhensibles que pourrait aimer le Marquis, me suis-je dit.
Pour ma part, j'avoue n'avoir pas compris grand chose au propos et à l'oeuvre de Jean Baudrillard. Je l'ai toujours trouvé un peu fumeux, un peu obscur. Mais bon, je ne suis qu'un modeste matou. Faut pas trop m'en demander ! :)
Max.
Je suis en faveur de l'évaporation dans l'Éther : et hop, pfuit !, plus rien.
SupprimerRien lu de Baudrillard.
Wiki nous dit : "Il était connu pour ses analyses ..."
Merci mais non, pas d'analyse, nous voulons des oreilles.
Cher Hop, un ermite légendaire rinçant les oreilles de son âne sous les yeux de Li Po, voilà qui me met en joie...
SupprimerVous êtes garé en double file ?
SupprimerVous me faites sourire avec vos « oreilles » en trompettes et fanfares :)
Vous me faites penser à ces bonhommes énervés qui trépignent de rage devant l'éternel : « Je veux de fortes poitrines ! », incapables de voir la fleur de dévouement de leur compagne, pourtant bien pourvues en ce domaine, et assises là dans le noir, soupirant avec mélancolie sur le gâchis qu'aura été leur vie.
Vous êtes un peu comme moi, quoi : un sourd furieux qui réclame des « oreilles » !!
Max :)
Pour être précis, il s'agit ici d'une note explicative sur le poème que voici:
SupprimerSur un air antique
les grands carrosses soulèvent la poussière,
plongeant à midi les chemins dans l’ombre
les eunuques sont cousus d’or,
leurs immenses demeures frôlent les nuages
en chemin je croise un éleveur de coqs de combat
sa coiffe, ses habits et son carrosse étincellent
de son nez sort un souffle méprisant, à pulvériser l’arc-en-ciel
tous les passants, effrayés, s’écartent
en ce monde il n’y a plus personne pour se rincer les oreilles
qui sait encore distinguer entre Yao le sage et Chi le bandit?
L'ouvrage, très bien fait, est une biographie de Li Po entrecoupée des poèmes de chaque époque.
Ah, encore des oreilles, ma joie demeure !
SupprimerIl faut devenir fou : toujours.
Merci à vous, cher unique lecteurs...
(…)
SupprimerBien sur nous savions qu'il écrivait « à la fois » le contraire de ce qu'il disait. Que sa bonhommie n'était que sarcasmes. Et nous pouvions le comprendre, nous usions du même stratagème pour échapper au monde.
Mais là, cela nous blessait. Nous ne pensions pas mériter un tel traitement...
Je repensais à la Duchesse, en allumant une cigarette. Elle nous avait proposé de nous serrer fort contre sa poitrine large. Et ce soir-là, désemparé et un peu désorienté, combien nous aurions aimé qu'elle soit là.
Max.
Les buralistes felliniennes nous tiennent à cœur tout autant que les Catherine Lara... Et toutes les autres, car nous nous devons de rester ouverts... Houba.
SupprimerVous êtes adorable Marquis, ce n'est pas le problème, vous le savez. Mais je me suis un peu disputé avec vous ce soir. Tout seul, dans mon coin. Comme un pauvre idiot pathétique, devant son ordi avec sa bière.
SupprimerJe crois que je vous en voulait un peu. Où plutôt je m'en veux à moi-même de n'être décidément pas à la hauteur de votre... "admiration" ? oserai-je le mot ? Non.
Votre sympathie à minima, je sais que je l'ai. Mais je suis jaloux.
Quand je vous vois faire des mamours à certains blogueurs que je ne trouve pas vertigineux, voire plutôt cons, je me dis qu'en effet, j'ai raté un truc.
Peut-être n'ai-je pas les bonnes "oreilles" en effet, et que c'est vous, mon professeur, qui me l'a presqu'hurlé toute mon adolescence, tellement je ne voulais pas y croire, et tout ces sales mecs que j'ai croisés par la suite, me considérant tous comme un "Kassos", terme élégant pour qualifier un jeune homme original je suppose, qui avez raison : je suis une nullité.
Ou pas loin.
J'ai toujours senti cette défiance, ce silence embarrassé dans ma famille quand je causais de ce qui m'intéressait.
Auriez-vous une méthode pour acquérir durablement la lucidité ?
Avec beaucoup d'humour et un peu d'amertume,
Max.
Tout le monde sont cons, Max, n'ayez crainte : il se pourrait bien que rien ne soit réellement important... Excepté la farce, excepté le vent...
Supprimer« Farce continuelle !
SupprimerMon innocence me ferait pleurer.
La vie est la farce à mener par tous. »
Le chef d'Oeuvre de Fellini selon moi est un court métrage : Toby Dammit.
J'ai connu Catherine Lara très jeune.
Juste avant elle j'aimais bien Whitney Houston, je la trouvais hyper sexy et un brin timbrée.
« I Wanna Dance with Somebody ! I wanna feel the Hit with Somebody ! ».
Petit mec à peine poilu, je me serais bien proposé :)
Et puis, un soir, devant la tv, avec ma grand-mère, nous regardions son émission favorite « Sacrée soirée ».
Je vous parle d'un temps...
Ma grand-mère adorait Jean-Pierre Foucault.
« Ce soir vous me foutez la paix, disait-elle, je suis avec Jean-Pierre »
A sa mort, je trouvais dans son portefeuille, à coté d'un très vieux trèfle à quatre feuilles, une photo, découpée dans télé 7 jours, de l'animateur Patrick Roy, qu'elle aimait beaucoup aussi, mort très jeune d'une maladie. Le cancer je suppose.
Ce petit secret me brisa le cœur.
Dans l'émission de Jean-Pierre donc, passait Catherine Lara qui venait vendre son album du moment « Maldonne ». Cachée derrière des lunettes noires avec son air Gainsbourien (« et je mettrai des verres fumés pour montrer tout ce que je veux cacher »), sa fausse bonhomie qui semblait dissimuler un malaise plus intime, me la fit aimer sur le champ.
Elle chanta en live. Sa voix cassée rehaussée par son choriste au ton opératique, ses arrangements mi-rock mi-piano, cet espèce d'univers enfumé et romantique me séduit.
« Mal, maldonne
Est-ce que tout est fatal ?
Est-ce qu'on peut détourner les étoiles ?
Mal, maldonne
Si le destin s'obstine
Dans ces nuits de déprime
J'abandonne... »
Je ne l'ai jamais plus lâchée. Adieu Whitney !
Plus tard, beaucoup plus tard, je découvris son visage, jeune. Sur de vieilles vidéos des 70's. Je ne m'étais pas trompé. Son visage est le plus beau qu'il m'ait été donné de voir. A l'époque ils cadraient les visages des chanteurs de très près dans les émissions de variété. On voyait donc tout. L'infini douceur de son regard, ce sourire tendre... Quand elle finissait ses phrases elle laissait durer la note et fermait les yeux... Elle incarne pour moi le visage de l'orgasme féminin. Le vrai, pas celui des magasines pour bonnes femmes.
Montherlant : « Je me demande si on peut s'intéresser à l'âme d'une femme de qui les jambes sont trop courtes irrémédiablement. »
Barbara : « Il y avait dans ton regard une lumineuse tendresse. Tu voulais vivre avec moi les plus belles amours, les amours les plus belles. »
A une époque, je fréquentais un petit mec très beau. Vraiment. Il avait un corps parfait. On aurait dit une photo photoshop, tellement il n'avait aucun défaut. Il faut dire qu'il était très jeune.
Je l'aimais bien. Il était un peu barje, un peu en dehors des codes. Bien qu'un peu « bimbo » ou « trop jeune dans sa tête » pour écrire comme Michel Berger, il me faisait penser à moi à son âge.
Un jour je lui montrais ces deux vidéos de Catherine qui dataient de Mathusalem pour lui. Il ne comprit pas bien « mon délire ».
- « En fait, elle a toujours été vieille ! Me dit-il perplexe. Max, tu es trop jeune pour écouter ça ! »
J'éteins sur le champ et je lui fit l'amour.
https://youtu.be/bZkgwznev4s?si=V2g8TCEsw4nUAs2L
https://youtu.be/DTkiDa9s2yw?si=RCQKjOafE1EKFgWz
Max.
Éteindre et faire l'amour, voilà la Voie...
SupprimerMais pour ce qui est des longues jambes, "une petite femme n'est jamais belle" disait cet idiot d'Aristote. Et voilà Montherlant, Un enfant ! Encore un enfant ! Ce ne sera donc jamais fini !, qui en remet une couche...
La plupart des hommes aiment les jambes infinies... Horreur de l'infini !
Bêtise... Partout.
Au lit.
"Pour ceux d'entre nous qui ont tout compris, la danse est la seule forme d'art pure."
RépondreSupprimerJ'ai visionné, il n'y a pas longtemps un téléfilm de Bernard Stora : « Suzie Berton » avec Line Renaud en vedette. C'était drôle, très bien construit, assez juste et bien fait. « Le rôle de sa vie » ai-je pensé en ricanant. Il n'empêche : Line Renaud dans « Monsieur Klein », fallait y penser !
Beaucoup s'étonnent quand j'évoque, très rarement, ce film « Monsieur Klein », et la façon dont je l'ai interprété.
J'étais très jeune quand je l'ai vu - et je n'ai jamais voulu le revoir. Je le visionnais donc pour la première fois à la télévision, lors d'une redif, sur Arte je crois, avec une curiosité de cinéphile apprenti, quand à un moment du film, mon regard dévia.
Il me sembla d'un coup, et étrangement, que le discours tenu, que l'histoire elle-même cachait un autre propos. Plus important, plus essentiel, secret. Tout d'un coup, sans le vouloir, j'étais entraîné dans une lecture paranoïaque, Kafkaïenne et presque schizophrénique de l'oeuvre.
Je connaissais déjà le double langage des « sucettes » de Gainsbourg-Gall mais là, sous mes yeux ébahis et incrédules, s'exprimait une forme de « manipulation » plus adulte, plus politique, plus sérieuse. Alain Delon n'était plus un simple acteur, un simple personnage dans un film de divertissement, il était le sujet même du film. La figure emblématique du propos, plus large et grave, de Losey. Et je mesurais, avec effroi, le risque majeur qu'il y avait à s'exposer de la sorte et à fréquenter certains artistes.
Il faut dire que j'avais lu « Crime et châtiment » quelques jours auparavant. Et ce livre m'avait bouleversé. Parce qu'à mon corps défendant, j'avais saisi quelles formes, inattendues pour moi, pouvait prendre le « langage ». Et ce que cela pouvait peut-être signifier : « une œuvre d'art ».
En lisant le livre de Dostoïevski, ma lecture m'avait lentement fait dériver vers une autre forme de « savoir ». L'histoire, le propos du livre devenait caduque, inessentiel, cachette obligatoire, codifiée et nécessaire, pour échapper aux « flics de la raison » - pour parler un peu comme Léo Ferré -, aux yeux des militaires et des ministères sans doute. Il y avait là comme une espèce de langage codé, qu'emprunterait les artistes et les fous, qui ne pouvait être perçu que par quelques oreilles, âmes, yeux sensibles. Je comprenais pour la première fois, ce fut l'unique fois d'ailleurs que je vécu une chose pareille, que le langage pouvait signifier autre chose que ce dont il semblait parler à première vue. Mon bouleversement fut total et changea absolument ma vie et ma sensibilité.
Plus tard, quand je lus sous la plume de Nietzsche que Dostoïevski avait été le seul écrivain à lui avoir vraiment apprit quelque chose en psychologie, je le compris à ma façon : il avait totalement refait ma psychologie à moi. Du Max que j'étais jusqu'alors, je devins cet homme un peu étrange et abstrait que je suis aujourd'hui - en une après-midi.
Il faut dire que mon schizophrène de professeur me préparait déjà depuis 5 ans à la chose, attendant patiemment, et avec sarcasmes, que tout un monde murisse en moi.
Cette « rencontre », totalement folle, et peut-être imaginaire, avec une oeuvre ne peut, j'imagine, se passer qu'une seule fois dans une vie. La grande première, la décisive. Ce rapport de folie, de fureur et de passion, qui mène aux larmes et qui remet tout en question, doit avoir lieu, j'imagine, comme ce fut mon cas, à l'adolescence. Mais je la crois indispensable pour savoir, un tout petit peu, et de très loin, de quoi l'on parle quand on parle « d'art ».
- Le reste, disait mon professeur - mi-méprisant mi-ennuyé, et en baillant -, peut être très sympathique, très plaisant, très aimable : « on passe une bonne soirée »... mais ça ne va pas plus loin.
Max.
Cher Max, je me permets de vous conseiller la lecture de La philosophie de la tragédie : Dostoïevski et Nietzsche de Léon Chestov.
SupprimerEt cette excellente vidéo :
https://www.youtube.com/watch?v=l-xzFXnoGVo
Et de longues siestes vertigineuses, dans les arbres...
Max est en forme . Le poeme de Li Po.
RépondreSupprimerMe fait beaucoup de bien.
Merci monsieur Hop
Merci cher Marquis de l oree du partage
La Duchesse se lavera les ireilles a la fontaine demain.
Smile to Hop Max Blaise la Duchesse and Li Po
Buraliste Felliniennes. Frankie Pain dans la chorégraphie Felini 's Riad joua la buraliste Amarcor
RépondreSupprimerLa salle était hurlante
Je récoltais les plus grands applaudissements. C est impressionnants
Shouss marquis de L orée
La Duchesse
Descendre schuss, Duchesse, voilà l'une des Voies...
Supprimer