mardi 26 décembre 2023


 

2 commentaires:

  1. J'ai « rencontré » Jean-Paul Dubois quand j'avais vingt ans.

    J'étais dans ma période fou furieux, Schizophrène borderline. Je vivais dans un monde parallèle. Parallèle à quoi ? Mystère.

    Il était invité par la Fnac de ma ville pour causer de son nouveau roman. Dans la salle : personne. Ou plutôt si. Un couple d'amoureux qui n'écoutèrent rien du dialogue avec l'animateur, passant leur temps à se bécoter. Et moi.

    J'étais totalement myope à l'époque et je m'assieds toujours « loin » de la scène. Je ne distinguais donc qu'une forme vague, au loin. En outre, je ne le connaissais pas. Je ne l'avais jamais lu. Je cherchais simplement tous les moyens pour fuir l'appartement riquiqui où je vivais à ma mère. Alors, totalement par hasard, un peu comme les deux tourtereaux qui ne devaient pas avoir les moyens de se payer une chambre, j'avais atterri là.

    Il parlait de sa façon d'écrire, disait être surpris parfois par ses personnages etc.. Je soupirais, je grognais sur ma chaise. Tout ce qu'il disait m'horripilait. « Et gnagnagna l'écrivain » grommelais-je. Il le remarquait, ne comprenant pas trop ce que je faisais là. Mais il commença à se douter que, moi-même, je ne savais pas ce que je faisais sur sur la Terre. Il était intrigué. Je compris bien la tournure que prenaient ses réponses. A la fin du calvaire, je me levais. Il me rattrapa, délaissant le pauvre animateur dont il n'avait cure, et devant la pile de ses romans me dit : « Vous l'avez lu ? ». « Non » dis-je, et je m'enfuis. Il me poursuivit, en courant presque, et dehors sur le trottoir, où je tanguais comme au bord d'une falaise, il se glissa près de moi.

    « Vous allez de quel coté ? » Je tournais vaguement la tête, en proie à mes tourments, et un peu dédaigneux je soufflais : « par là », montrant ma gauche de la tête. « Et vous ? » « Par là. » me dit-il montrant sa droite.

    Il s'engouffra dans un taxi tandis que je courrais à ma perte.

    Je l'ai lu beaucoup plus tard, ma folie à peu près domestiquée, et c'est un auteur que j'aime.

    Ce long préambule pour vous dire ceci : Un de ses romans s'appelle « Les accommodements raisonnables ». J'ai toujours aimé ce titre.

    Et je suis de ceux qui en font aussi dans leur part de rêve et de fantasme. Il se trouve parfois, qu'une femme, qui avait 28 ans quand vous en aviez 11, et qui vous a beaucoup fait fantasmer en chantant du Jazz érotique, devienne une rombière idiote au rire, et aux amis, gras.

    Accommodement raisonnables et amour du mensonge : Quand j'écoute les vieux vinyles d'autrefois, je n'écoute pas la femme d'aujourd'hui. Non non.

    Pareil avec cette chanteuse : November Ultra. Quand j'entends sa voix, je suis transporté. C'est d'une pureté, d'une grâce...

    Sauf qu 'elle a un nez de cochon, remplace « baisers volés » par « baisers consentis », est en obésité sévère et porte des salopettes de bricolage...

    Accommodements raisonnables.

    https://youtu.be/gBmOAY-tryY?si=MjFGUILrBIY9b3NO

    Max.

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    1. En fermant les yeux - à condition d'être sourd -, bien des choses nous apparaissent merveilleuses, mais bien entendu nous en perdons aussi, comme à chaque fois.

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