Ne sortez jamais du lit avant midi.

(Charles Bukowski)

    Une des plus sottes expressions employées par l’homme est celle-ci : « Je n’ai plus rien à prouver. »
    Si vous pensez vraiment que vous avez quelque chose à prouver, alors vous aurez encore et toujours quelque chose à prouver. Mais peut-être êtes-vous persuadé d’être « arrivé » ? Arrivé à quoi ?
    La seule chose à laquelle nous arrivons tous est le cimetière. Il est tout aussi utile de s'affairer ou de se presser face à la perspective d’une telle destination.

(2960)

 

Deborah Lou Turbeville - Dérobé par ici 

    - Dis moi Rafik, mon frère, ce n'est pas vrai ce que tu viens de me dire ?
    - Quoi donc ?
    - Que dans certains pays, les hommes se réveillent à quatre heures du matin pour aller travailler dans les mines.
    - C'est vrai, dit Rafik. Ici nous n'avons pas encore de mines, mais ça viendra. On en découvrira. On découvrira n'importe quoi pour faire travailler les hommes et les abrutir

(Albert Cossery)

 

 

 

   Dressé par son père pour adhérer à l’utilitarisme, John Stuart Mill s’en détache peu à peu et finit par écrire en 1848 :
    « Les économistes n’ont pu manquer de voir plus ou moins distinctement que l’accroissement de la richesse n’est pas illimité ; qu’à la fin de ce qu’on appelle l’état progressif se trouve l’état stationnaire ; (…) »
    « J’avoue que je ne suis pas enchanté de l’idéal de vie que nous présentent ceux qui croient que l’état normal de l’homme est de lutter sans fin pour se tirer d’affaire, que cette mêlée où l’on se foule aux pieds, où l’on se coudoie, où l’on s’écrase, où l’on se marche sur les talons et qui est le type de la société actuelle, soit la destinée la plus désirable pour l’humanité, au lieu d’être simplement une des phases désagréables du progrès industriel. »
    Une fois la Terre rendue inhabitable, il ne restera plus que l’agonie lente de quelques privilégiés - au sort peu enviable -, fuyant dans un véhicule spatial à la recherche d’une autre planète à saccager.
    Anatole France, ce lointain cousin de Tchouang-tseu, l’avait bien compris : « Vivre, c’est détruire. Agir, c’est nuire. »

 

    Comme si l'amour ne portait pas sa part d'ombre, son ambivalence, sa haine cachée, sa destructivité dévorante... 

(Patrick Declerck)

 

   Je me disais que pour la séduire,

                     je devais la faire rire. 

     Mais à chaque fois qu'elle riait,

    c'est moi qui tombais amoureux.

 

(Tommaso Maria Ferrari)

 

    Il n’appréciait rien ni personne, mais trouvait un peu partout et chez presque tout le monde quelques petits fragments qui l’enchantaient.

   Malheureux le pays qui a besoin de héros.

(Bertolt Brecht)

 

    Si on se donne tout ce mal fou, ce n'est pas pour le résultat, mais parce que c'est le seul moyen de tenir le coup sur cette foutue planète. Avec ce besoin-là, beaucoup de misère mais pas de problème.

(Samuel Beckett - Lettre à Robert Pinget)

    Instinctivement, il renonça à toute prudence, rapportant, sans rien inventer ni omettre, tout ce qui était vrai, simplement. Il alignait les petits détails et les événements cruciaux d'une même voix, avec des gestes à peine esquissés, mimant le parcours hypnotique, neutre et mélancolique d'un catalogue d'objets réchappés d'un incendie.

(Alessandro Baricco)

 

 

 Dérobé par ici

    Tu demandes quel secret je porte qui ronge mon bonheur et ma jeunesse. Par pitié, abstiens-toi de chercher !

(George Gordon Byron)

   Jouer de la harpe, c'est être passé maître dans l'art délicieux de la caresse et du pincement.

(Ramón Gómez de la Serna)

 

 

Merci à Frédéric Beigbeder, LDS

 

    La nuit, seule, j'épouse mon lit.

(Anne Sexton)

   Autosatisfaction n. Évaluation erronée.

(Ambrose Bierce)

 

   La distraction n'est pas un défaut, la défaillance de mémoire n'est pas une faiblesse, l'inconscience n'est pas une chute dans le noir ; tous ces mouvements, qui éloignent l'esprit de la réalité, sont au contraire un retour au vrai.

(Heinrich von Kleist)

 

    La vie est un cauchemar dont j'ai peur de m'éveiller.

(Louis Scutenaire)

    Ils m'ont tapé sur la tête
Je ne me rappelle plus pourquoi
Ni même si ça m'a fait mal
Parce que j'en suis mort.

Qu'est-ce que j'étais déjà
Travailleur immigré, philosophe ?
Résistant caché, dissident notoire ?
Ou bien animal à fourrure ?

(...)

Je suis mort, répondez pour moi
Je m'appelais Jan Patocka
Argentin et bébé phoque Arabe
Maintenant ça me revient.

(Jan Patocka)

 

    Pourquoi suis-je né homme ? J'aurais bien mieux réussi comme mouette, ou comme poisson.

(Eugène O'Neill)

 

 

 

    Plus un homme est bête et moins l'existence lui semble mystérieuse.

(Arthur Schopenhauer)