dimanche 11 février 2024

   Autosatisfaction n. Évaluation erronée.

(Ambrose Bierce)



15 commentaires:

  1. La seule façon d'en sortir : Attendre Minuit.

    https://youtu.be/MKJfAUhJnTw?si=S1rzvCKwfpzWUpzW

    Max.

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  2. Toujours recommander l'Arsenic aux médiocres "winners" imbus de leur petite réussite coloriée. Pour les autres, conseiller la lecture de Houellebecq afin de rester vigilant. Quand il n'y a plus d'espoir tout espoir est permis.

    https://youtu.be/7Y_XQYiQVFA?si=k4CLBQKerM2IMqcq

    Max.

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  3. Je me sens un peu seul cette nuit...

    https://youtu.be/nM3tbi0nXuc?si=Y0lu6Aq6Pz65ntX1

    Max.

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  4. - De toute façon tu es jalouse même de mon ombre.

    - Tu exagères. Cela fait des années que je me suis résignée à n'être que ta bonniche et ton chauffeur.

    - Tu vois, tu salis toujours tout.

    - Tu trouves ?

    - Tu n'as pas apprécié Mehdi. Tu as abhorré Nicolas !

    - Mais non voyons...

    - Et là, tu sembles jalouse d'une amitié virtuelle avec un écrivain.

    - Ton écrivain, ce n'est pas lui qui nettoie tes chiottes.

    - Il est vrai.

    - D'ailleurs, il a dû s'acheter un matelas Epeda et un coussin à mémoire de forme.

    - J'ai envie de me flinguer.

    - Je sais. Moi aussi.

    Max.

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    1. "Se suicider ! Mais on passe sa vie à le faire !" a écrit frère Scutenaire.

      Rien ne presse, donc, d'autant que l'extinction de l'espèce humaine a quelque chose de tout à fait envoûtant, permettant peut-être aux plus belles phrases de la littérature d'émerger en beauté.

      Les extra-terrestres qui nous suivent de loin- et qui liront nos âneries une fois que nous aurons tous disparu -, seront allongés dans de magnifiques forêts primaires, et prendront le thé en se racontant l'histoire de la Déroute Royale Humaine.

      N'est-ce pas là une vision enchanteresse qui nous relève de la poussière, etc ?

      Ah, vous voyez.

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    2. Dans vingt-cinq ou trente mille ans, Paris, Londres et Venise ne seront plus que des fables dans la mémoire des hommes. Quelque chose comme Ephèse, Halicarnasse ou Babylone. Des catastrophes immenses auront tout effacé. Les Atlantides fleuriront. D'Alexandre et Hercule, de Charlemagne et du prêtre Jean, personne ne saura plus lequel est réalité et lequel est légende. Peut-être l'âge des livres, des guerres, des forêts ne sera t-il qu'un seul chapitre des manuels à venir – ou de ce qui les remplacera. Il y aura tant de choses à apprendre sur une histoire de l'humanité aux dimensions accablantes que les gens de l'époque, pour des raisons différentes, malgré cassettes et archives, en sauront sur leur passé aussi peu que nous-mêmes. Peut-être, et je frémis à ces mots, auront-ils oublié le Marquis de l'Orée et son ami Max.
      Dans vingt-cinq ou trente mille ans, des chercheurs venus d'ailleurs s'agiteront sur ruines de New-York ou de Paris. Ce seront des ruines magnifiques. Tout ce qui nous a paru si laid à coté du Parthénon ou de Persépolis sera empreint d'une grandeur dont nous n'avons pas idée. On tâchera de comprendre ce qu'étaient les hommes de notre temps, à quoi ils s'occupaient et à quoi ils croyaient.

      Au milieu de débats, de délires et d'interrogations, deux archéologues l'un à New York, l'autre à Paris, seront à l'origine d'une double découverte, assez mince et pourtant capitale, qui fera un bruit énorme dans les milieux savants. Elle fera un bruit énorme parce qu'un mystère l'entourera. Les trains on avait compris : les gens montaient dedans pour s'en aller ailleurs à l'époque où ils avaient du temps à perdre. Les livres, on avait compris : les gens s'usaient les yeux à lire des aventures, d'une ineptie souvent assez rare, imprimées sur du papier dans des caractères dont chacun, pris isolément, ne signifiait rien du tout et dont l'ensemble constituait un système d'une difficulté infernale, connu sous le nom d'alphabet. Les chaises, les bureaux, les escaliers, les ascenseurs, les parkings on avait fini par comprendre. Seule restera inexpliquée, et peut-être inexplicable, la double et mince et sans doute décisive découverte de nos deux archéologues.

      (à suivre)

      Max.

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    3. Ce sera un disque de petite taille. Presque le même à New-York que sur les bords de la Seine. Par un miracle que la science ne bénira jamais assez, les deux exemplaires auront été retrouvés dans un état de conservation presque parfait. Le disque en son centre, sera percé d'un trou. Le bord extérieur des deux tiers de sa surface sera coloriée partie en vert, partie en rouge. Des reproduction du disque auront été envoyées, à travers l'univers, à tous les parcs d'attractions et aux réserves folkloriques qui serviront de musées aux principales galaxies. On en verra même dans les coopératives d'approvisionnement où seront stockées les pilules nutritives et dans les centres spatiaux où des animations musicales et des jeux nucléaires les auront prises pour thème. On en aura fait des broches, des sceaux, des motifs de décoration. Les femmes en porteront à leur cou ou à leur tunique. Une colonie spatiale nouvelle, à la limite de notre galaxie, prendra le disque pour emblème et l'ornera d'une devise, empruntée à Michel-Ange, qui courra tout autour en lettres d'or : « Dieu a donné une sœur au souvenir et il l'a appelée l'espérance. »

      Grâce au développement des moyens de télécommunication, la vénération obscure d'une histoire dont on ne saura plus grand chose, se sera répandue dans tous les coins de l'univers. L'objet deviendra le symbole du passé de l'humanité. Le symbole aussi du savoir sur ce passé – et de son ignorance. Il sera plus connu dans ces temps éloignés que ne le sont pour nous le vase de Vix ou « la parisienne » de Cnossos. Il sera, en plus petit, l'équivalent des Pyramides, de l'Acropole, de la place du Capitole, du temple d'Angkor. Les écoliers le dessineront en même temps que l'image de cette Terre d'où ils seront venus. Le Disque deviendra un nom propre et le cœur même et l'essence d'une histoire qui n'en finira pas de s'étendre et de proliférer – et de sombrer dans l'oubli.
      Il sera l'objet de l'admiration des foules et d'une espèce de culte. Il prendra une signification religieuse et ambiguë. Certains supposeront qu'il s'agissait d'une patène où étaient déposées des nourritures spirituelles – peut-être un légume vert et du vin rouge. D'autres, que le Disque était une roulette russe dont dépendait la vie et la mort et que consultaient les empereurs avant de lever ou baisser le pouce pour gracier les gladiateurs ou pour les condamner. D'autres, appuyés sur des grimoires obscurs, établiront une relation entre le disque vert et rouge et le signe du yin et du yang dans la philosophie du tao. D'autres encore tireront le débat vers la littérature. Ils imagineront que le disque était un présentoir ou un argument de vente pour un ouvrage dont le titre aurait été « Le Rouge et le Vert ».
      Ce disque rouge et vert connaitra encore à travers les siècles, des avatars sans nombre. Des grammairiens - « voir rouge », « prendre sans vert », « rouge de honte », « vert de rage » - des mystiques, des physiciens, des psychanalystes farceurs - « vert de Terre » et « mère rouge », et même, en une synthèse puissante : « être marqué au vert rouge » - des joueurs, des fous, des militaires à la retraite, des chercheurs et curieux donneront leur avis tour à tour. Aucun ne découvrira la clef, si simple, de l'énigme.
      Le disque vert et rouge – mais le secret à jamais en sera perdu pour les hommes - commandait la porte des chiottes.

      Max.

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    4. "L'objet deviendra le symbole du passé de l'humanité"

      Belle remarque dans un texte comportant de fort beaux passages.

      Peut-être un jour l'humanité enfin naissante se moquera-t-elle de notre soif de posséder des objets. C'est une remarque que j'avais lue - à peu près énoncée de la même façon - il y a quelques années sur le blog de Paul Jorion. J'en étais effaré à l'époque, mais j'ai changé d'avis depuis lors.

      Je change d'avis comme Jules Renard changeait de chemise - c'était un homme raffiné.

      Allez-vous finir par l'écrire, ce livre ? À le créer, ce blog ?

      Crénom !

      C'est l'heure des tatamis.

      Hajime

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    5. Haha je vous ai bien eu ! Nana nèreuu :)

      Ce texte n'est pas de moi, il est de Jean d'Ormesson, je l'ai juste un peu réarrangé. J'ai détourné quelques passages de son livre "la douane de mer" que j'avais bien aimé, plus jeune, et en ne vous le signalant pas, je vous ai joué un bon tour ;-) Comme je l'avais fait pour le passage d'Elvire dans Don Juan - mais là, vous m'aviez capté - fatalement, Molière quand même...

      Je suis tout happy ^^

      Max le farceur.

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    6. Aucune malice de ma part en tout cas.
      Je me suis souvenu de ce passage après votre réponse et j'ai voulu en faire une sorte de détournement amusant. Je trouvais le texte à propos. Comme je me doutais que vous n'appréciez pas d'Ormesson, j'ai attendu que vous le lisiez pour vous signaler "l'emprunt".
      Dans l'état original, je doute que le passage vous aurait séduit, beaucoup de défauts, je trouve, mais réarrangé et raccourci un peu ça peu donner :)

      Passez une agréable nuit,

      Max.

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    7. Je n'apprécie rien ni personne en entier, mais je trouve un peu partout et chez presque tout le monde de petits fragments qui m'enchantent.

      J'en veux pour preuve un sommeil parfait.

      Longue vie à la nuit éternelle.

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  5. "D'un homme heureux, c'était loin d'être la chemise" chantait oncle Georges.

    Ah, le bonheur, Duchesse, ... Il se loge quelquefois dans l'adversité, d'autres fois dans la complicité, quelquefois dans le rien, et bien souvent il est absent.

    N'hésitez jamais à vous contredire, à vous parjurer, à changer cap - je ne vous apprends rien...

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  6. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

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  7. Nobles et vénérables piliers de cette taverne de l'enfer, nous avons décidé de supprimer vos commentaires par trop élogieux.

    Au lit.

    Le Comité de Sape.

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