vendredi 15 mars 2024

   Les opposés se succèdent naturellement en nous et hors de nous. Il ne m’est ni utile, ni possible de trouver le pourquoi des phénomènes ; ce qui m’importe, c’est de savoir qu’après tel mouvement j’aurai tel autre. Le cercle vicieux est donc le meilleur de tous les raisonnements.

(Marie-Jean Hérault de Séchelles)

 



7 commentaires:

  1. Cela fait bien longtemps, si je puis parler un peu de moi, que j'ai abandonné toute velléité de compréhension nette et définitive de quelques phénomènes, en moi ou hors de moi, que se soit. Aujourd'hui seul l'abrutissement et l'oubli m'importent.

    J'avais bien aimé la réponse qu'avait donné Michel Houellebecq quand on le comparait à Samuel Beckett. Il avait dit à peu près ceci :

    - Chez Beckett il y avait encore de la grandeur, de la noblesse. Chez moi, il n'y a plus ça du tout.

    De même pour moi avec l'alcool. Beaucoup en sont revenus car ils y cherchaient « l'Ivresse ». La grande la belle, celle qui fait rêver les jeunes poètes. Albert se voulait fabuliste, il vivait des épopées avec ses hommes de bar. Même votre ami Hop ne boit plus car il n'y trouve plus « la joie » de ses premières cuites. L'ivresse que vous sembliez y trouver plus jeune, vous aussi, est toute Baudelairienne. Une fois « L'ivresse des Sphère » disparue, à quoi bon boire ?

    Je suis un plus modeste, plus médiocre buveur, je vous l'avoue. Je ne bois que pour l'abrutissement. Absolument vital pour moi. Je me fiche de la qualité, pour ce que je recherche, seule la quantité est nécessaire. L'alcool atomise le temps, le rend élastique. La plus mauvaise bière bue en quantité et assidument vous éternise la nuit, vous titube le jugement, hébète vos idées noires. Tout d'un coup, vous vous amusez d'un rien ! Le moindre petit bâtard se trouve paré de charmes inattendus... Vous ricanez bêtement. Vous baragouinez des platitudes avec la flamme du Grand Génie. Et l'affreuse impatience mêlée d'angoisse vous fiche enfin un peu la paix.

    Puis, vers la fin de la nuit, vient soudain le grand moment, le tant attendu, le « Happy end », le Tadaaaa Badaboum ! : le sommeil. Con, brutal et (presque) définitif.

    Max.

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    1. Je ne connaissais pas ce mot de Houellebecq à propos de Beckett, et je le trouve d'une grande lucidité.

      Chèvre Samuel avait beaucoup d'allure, alors que Michel tient absolument à nous exposer son délabrement à tous les instants.

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  2. "... tient absolument à nous exposer son délabrement à tous les instants."

    Oups, je le prends pour moi, ça...

    Max.

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    1. Vous avez tendance à prendre un peu trop les choses... pour vous.

      ;---)

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    2. C'est ma façon de "réfléchir"

      ;----)

      Max.

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  3. Musique pour délabrement avancé :

    https://youtu.be/SqyZjTXi7lE?si=1aRvbSXeiRy_iE4X

    Max

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