Stig Dagerman avait écrit :
« C’est ainsi, on n’y peut rien : on prend un verre et on le vide, ou on prend une mauvaise action dans le tas des actions encore à faire et on l’accomplit (…) »
Septante ans plus tard, le neurologiste Robert Sapolsky déclare avec la même lucidité tranchante :
« Le monde est vraiment foutu et rendu bien plus injuste par le fait que nous récompensons les gens et les punissons pour des choses sur lesquelles ils n'ont aucun contrôle. Nous n’avons pas de libre arbitre. Arrêtez de nous attribuer des choses qui n’existent pas. »
Selon lui, si nous ne condamnons généralement pas celui qui fait un accident de voiture alors qu’il est atteint d’une crise d’épilepsie, nous devrions nous poser les mêmes questions face à n’importe quelle action humaine.
Il est rejoint par le philosophe Gregg Caruso :
« Qui nous sommes et ce que nous faisons est en fin de compte le résultat de facteurs indépendants de notre volonté et, de ce fait, nous ne sommes jamais moralement responsables de nos actes dans le sens où nous mériterions vraiment des éloges et des reproches, des punitions et des récompenses. Je suis d’accord avec Sapolsky sur le fait que vivre sans croire au libre arbitre est non seulement possible mais préférable. »
Expliquer aux hommes qu’ils ne sont en réalité que des automates, que leurs actions dépendent d’une infinité d’enchaînements de causes et d’effets, de la génétique, de l’éducation, etc rendrait peut-être le monde moins stupide.
Qui peut tenter de réfléchir à cette affaire ?
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