Les apophtegmes de l'Orée (contradictions péremptoires)
mardi 22 avril 2025
La bonne littérature, en même temps qu’elle apaise momentanément l’insatisfaction humaine, l’accroît et, en développant une sensibilité critique non conformiste face à la vie, rend les êtres humains plus aptes au malheur.
Cela me fait penser à Fabrice Luchini, comédien qui m'horripile mais qui dit souvent des choses justes. Des bonnes femmes venaient le voir après ses spectacles et lui demandaient ce qu'elles devaient faire lire à leur mioches. Il leur répondait que la lecture (de bons auteurs) était comme une maladie grave, transmissible de surcroit, et que si elles voulaient faire de leur aimables chérubins des êtres "adaptés et conformes", "fonctionnels au sein du collectif", il valait mieux les mettre au foot. Mon professeur n'était pas loin de cette vision désespérée et cynique. Il nous racontait, hilare, après le vin du midi, l'histoire de ces parents d'élèves, surtout des femmes, qui lui confiaient, concernées : "Je dis à mon fils - ou ma fille - de lire ! " et lui, goguenard et jovial, qui leur répondait : "Oui bien sur, "il faut lire", et vous alors, quel est le livre qui vous fait jouir en ce moment ?" et il se fendait la poire en nous mimant la réponse des pauvres gueuses désappointées : "heu... heu..." Il était vraiment terriblement drôle ce mec-là. Max.
Cela me fait penser à Fabrice Luchini, comédien qui m'horripile mais qui dit souvent des choses justes.
RépondreSupprimerDes bonnes femmes venaient le voir après ses spectacles et lui demandaient ce qu'elles devaient faire lire à leur mioches. Il leur répondait que la lecture (de bons auteurs) était comme une maladie grave, transmissible de surcroit, et que si elles voulaient faire de leur aimables chérubins des êtres "adaptés et conformes", "fonctionnels au sein du collectif", il valait mieux les mettre au foot.
Mon professeur n'était pas loin de cette vision désespérée et cynique. Il nous racontait, hilare, après le vin du midi, l'histoire de ces parents d'élèves, surtout des femmes, qui lui confiaient, concernées : "Je dis à mon fils - ou ma fille - de lire ! " et lui, goguenard et jovial, qui leur répondait : "Oui bien sur, "il faut lire", et vous alors, quel est le livre qui vous fait jouir en ce moment ?" et il se fendait la poire en nous mimant la réponse des pauvres gueuses désappointées : "heu... heu..."
Il était vraiment terriblement drôle ce mec-là.
Max.