mercredi 31 juillet 2024

    Du reste, c’est une nature malheureuse que la mienne : je voudrais une harmonie exquise dans tous les détails de la vie ; souvent des choses qui passent pour élégantes et jolies me choquent par je ne sais quel manque d’art, de grâce particulière et de je ne sais quoi.

    Fichue existence, va ! Vraiment, on ne tourmente pas ainsi les gens…

   Des futilités ?… Tout est relatif et si une épingle vous fait autant de mal qu’un couteau, qu’est-ce que les sages ont à dire ? 

(Marie Bashkirtseff)



2 commentaires:

  1. Comme je comprend ce sentiment d'insatisfaction. La vie est toujours blessante et elle vous coupe de tout coté.
    Toute attente est déçue et les désirs, à jamais inassouvis.

    Avec l'âge, cependant, je suis, pour ma part, beaucoup moins dur avec le réel, toujours si décevant. Si les autres m'affligent, je m'afflige tout autant et le fait de me ranger parmi mes motifs d'afflictions me rend plus tolérant envers le Grand Tout.

    Jeune, cependant, j'ai vécu un peu à la manière de cette diariste, en quête de beauté et d'absolu. Mais d'une façon plus masochiste avec celui que j'aime appeler "mon professeur".

    Là, c'était bien moi la source d'affliction permanente.
    Mon existence même, pour cet homme, était un scandale. J'exagère sans doute, mais c'est ainsi que je le vivais.
    Je ressentais ce sentiment odieux de choquer par ma seule présence une sensibilité supposée exquise et élevée.

    Il rêvait d'Esmeralda dansant sur les toits et je n'étais que Quasimodo...

    J'ai mis très longtemps à m'en remettre.

    Max.

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    1. Vous vous en sortez plutôt bien, et nous nous en félicitons - au sein du scandale permanent, naturellement.

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