mercredi 4 décembre 2024

   La raison pour laquelle j'ai tellement insisté dans mon œuvre sur l'immoral, le méchant, le laid, le cruel est que je voulais que les autres sachent à quel point ils comptent, plus peut-être  que ce qui est considéré comme bon (...)

 (Henry Miller)

 

 
Chapitre CI
 
 
Sitôt sorti de l'œuf, le petit Ludwig 
 
observa la bonté fondre sur le monde

5 commentaires:

  1. Je connais peu Henry Miller. Que voulait-il dire exactement par "compter plus" ? Oui, la "bonté", surtout quand elle est mielleuse et chamallow, dégoulinante de bon sentiment hypocrites, comme c'est le mood "bisounours" de notre détestable "empire du bien", peut sembler ennuyeuse, mais quelle situation choisiriez-vous entre :
    boire un chocolat chaud près d'une cheminée, un chat paisiblement endormi sur vos genoux, une femme aimante et bonne s'activant à de menues affaires domestiques, insouciante, vivante, heureuse
    et vous faire torturer, nuit et jour, par de grossiers fachos dans un pays en ruine, incendié et en guerre, au mains des pires barbares ?

    Je ne comprends jamais de quel "mal", de quel "cruel", de quel "laid" et de quel "méchant" ces hommes "du pire" parlent. Il faudra un jour qu'on me le dise !

    Max.

    RépondreSupprimer
  2. Et dire que ça fait des années que je tente de m'y atteler ....

    C''est l'heure de mon calmant !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pardon Marquis de m'être un peu emporté, il était tard et l'alcool me montait un peu au cerveau.
      Mais tout de même, "l'inconfort de vivre", qui peut être extrême, c'est vrai, n'est pas "le pire".
      Le pire c'est quand les barbares entrent chez vous, violent votre femme devant vous, lui tirent une balle dans la tête, vous torturent ensuite, pendant des heures pour passer le temps, en rigolant, tout en violant à répétition, et l'un après l'autre, votre fille de quinze ans, tout en vous certifiant, avant de vous flanquer une balle dans le crâne, que son avenir est assuré : il la feront tourner sur toutes les plateformes les plus dégueulasses de la prostitution mondiale.
      Les hommes qui ont vécu "le pire", comme on dit, n'écrivent pas de livres. N'ont plus la force d'émettre un sarcasme bien tourné, de critiquer le "système", de dénoncer les travers des misérables escrocs qui les gouvernent, n'écrivent surtout pas de poèmes. Je me demande même comment la vie leur est possible après "ça". Et qu'aucun connard de psy tv ne vienne me parler de "résilience".
      Cioran et Schopenhauer avaient tout compris. Mais souffrir d'insomnies, comme cafarder dans un bon lit de l'hôtel d'Angleterre, n'est pas vivre "le pire".
      Moi même je ne sais pas trop de quoi je parle là. Et cela me va très bien. "Pourvu que ça dure" comme disait l'homme au petit doigt levé...
      Max.

      Supprimer
    2. Il est bien possible qu'un shot ou deux de Varlam Chalamov ébranle quelque peu vos certitudes quant aux hommes du pire.

      Ou le recueil Des voix sous la cendre:

      https://www.youtube.com/watch?v=sIeu6w5OlM8
      https://www.youtube.com/watch?v=EImVucJO7Ok

      Supprimer
  3. ...on dirait que les mots cherchent à fuir un incendie qui se serait déclaré à l’intérieur, qu’ils se précipitent, se ruent sur le papier.

    Merci pour cette découverte, cher Hop - je dors.

    RépondreSupprimer